Obsolescence programmée - toute une histoire
Oh non ! Encore en panne ! Encore à jeter ! Encore à racheter !
Et voilà notre quotidien de consommateur.
Nous achetons, nous utilisons ...peu et nous rachetons. Nous utilisons à nouveau ...peu, pour ensuite racheter. Et la boucle continue.
Mais depuis quand doit-on toujours remplacer nos biens, articles, produits, nos choses ?
Depuis l’ampoule qui a été programmée, tout exprès, rien que pour nous, pour durer quelques milles heures. Voyez comme certains industriels, créateurs de produits et autres professionnels, sont attentionnés. Ils nous donnent la possibilité d’avoir le plaisir de dépenser notre argent durement gagné en achetant des choses toujours et encore plus. De plus en plus souvent, de plus en plus de produits. Le maître mot : PLUS.
Alors comment ont-ils fait, ces industriels, pour créer des ampoules à quelques 1 000 heures ?
Il était une fois une ampoule qui éclairait la caserne de pompiers de Livermore en Californie.
Ah ! Cette brave petite fait son devoir d’ampoule bien fidèlement, avec une constance louable et remarquable.
D’ailleurs en 2001 une grande fête d’anniversaire lui fût consacrée. Pensez-donc : 100 ans !
Et cette brave petite ampoule est toujours active, bon pied bon oeil, elle éclaire sa chère caserne jour après nuit, encore aujourd’hui.
Si vous voulez, il vous est même permis de la voir, notre vaillante éclaireuse : une webcam a été installée dans la caserne et cette petite star est filmée dans son action incroyable ….d’être toujours active à une époque où l’obsolescence programmée règne sur notre quotidien.
Mais qu’est-ce donc que l’obsolescence programmée ?
C’est l’art et la manière d’empêcher notre héroïne d’avoir des consoeurs aussi efficaces et durables.
C’est l’art et la manière de produire et vendre des objets que nous serons obligés de jeter et de remplacer par d’autres choses.
C’est l’art et la manière d’inventer des objets dont la durée de vie est courte.
C’est l’art et la manière d’inventer des objets peu durables dont nous n’avons pas besoin.
C’est l’art et la manière d’inventer des besoins qui ne sont nécessaires ni à notre confort et ni à notre vie.
C’est l’art et la manière de vider notre planète de ses ressources en produisant plus d’objets.
C’est l’art et la manière de créer plus de déchets.
C’est l’art et la manière d’avilir notre conscience de notre belle planète.
Nous rêvons tous d’avoir parmi nous notre petite vaillante ampoule de plus de 100 ans.
Ne plus avoir à subir le ”Oh non ma torche s’est éteinte, alors que je suis en camping et qu’il fait nuit …”
Vous connaissez la suite.
De nos jours les ampoules sont conçues pour arrêter de fonctionner rapidement : non non ce n’est pas dans leurs gênes. C’est programmé, certes, mais pas naturellement. C’est un geste volontaire de limiter, par des moyens techniques élaborés, la durée de vie de nos chères et peu fiables éclaireuses.
Qu’en est-il des techniques utilisées pour notre héroïne de plus de 100 ans : certainement pas oubliées, mais pas utilisées non plus.
Les constructeurs d’ampoules de l’époque se sont dit : Mais si nos ampoules durent trop longtemps, lorsque nous aurons équipés tout le monde, que deviendrons-nous ? Personne n’achètera plus d’ampoules.
Enfer et damnation ! Nous devons continuer à exister : ne commercialisons plus des choses qui durent mais des choses éphémères. Les consommateurs seront obligés de racheter nos ampoules sur une base régulière.
Alors réunissons-nous secrètement à Genève pour trouver une solution.
Et voilà comment en 1924 fût créé le premier cartel d’obsolescence programmée, Phoebus, composé des principaux industriels d’ampoules de l’époque, dont General Motors.
La solution proposée : forcer les membres constructeurs d’ampoules à inventer des ampoules dont la durée de vie n’excède pas 1 000 heures. Ils devaient en outre fournir mensuellement des rapports précis sur l’évolution de leurs tests. Malheur à ceux qui produisaient des ampoules allant au delà des 1000 heures ! Tout contrevenant se voyait infliger des pénalités.
En 1942 l’état américain intente un procès contre certains membres du cartel pour fixation des prix du marché, concurrence déloyale, limitation de la durée de vie des ampoules incandescentes.
En 1953, le verdict est enfin rendu. Général Motors et consorts se doivent d’arrêter d’imposer la durée de vie de nos chères ampoules à 1 000 heures.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Hé bien toujours 1000 heures….L’espoir est-il permis qu’un jour nous arrivions à ne plus changer nos petites lumières tous les 41,6667 jours…. ?
En 2019, au Québec des étudiants en droit de Sherbrook ont essayé de protéger les consommateurs contre l’obsolescence programmée avec le projet de loi 197. Hélas elle n’a pas été adoptée... cette fois-ci, mais un jour viendra…..
Dans certains pays, dont la France, des actions sont menées contre l’obsolescence programmée et des avancés notables sont observées : sanctions pouvant aller de 2 ans d’emprisonnement à 300 000 Euros (434 814 CAD) de pénalités pour les contrevenants.
Pour plus d’informations :
Pour en savoir plus sur les actions possibles :
Et voilà notre quotidien de consommateur.
Nous achetons, nous utilisons ...peu et nous rachetons. Nous utilisons à nouveau ...peu, pour ensuite racheter. Et la boucle continue.
Mais depuis quand doit-on toujours remplacer nos biens, articles, produits, nos choses ?
Depuis l’ampoule qui a été programmée, tout exprès, rien que pour nous, pour durer quelques milles heures. Voyez comme certains industriels, créateurs de produits et autres professionnels, sont attentionnés. Ils nous donnent la possibilité d’avoir le plaisir de dépenser notre argent durement gagné en achetant des choses toujours et encore plus. De plus en plus souvent, de plus en plus de produits. Le maître mot : PLUS.
Alors comment ont-ils fait, ces industriels, pour créer des ampoules à quelques 1 000 heures ?
Il était une fois une ampoule qui éclairait la caserne de pompiers de Livermore en Californie.
Ah ! Cette brave petite fait son devoir d’ampoule bien fidèlement, avec une constance louable et remarquable.
D’ailleurs en 2001 une grande fête d’anniversaire lui fût consacrée. Pensez-donc : 100 ans !
Et cette brave petite ampoule est toujours active, bon pied bon oeil, elle éclaire sa chère caserne jour après nuit, encore aujourd’hui.
Si vous voulez, il vous est même permis de la voir, notre vaillante éclaireuse : une webcam a été installée dans la caserne et cette petite star est filmée dans son action incroyable ….d’être toujours active à une époque où l’obsolescence programmée règne sur notre quotidien.
Mais qu’est-ce donc que l’obsolescence programmée ?
C’est l’art et la manière d’empêcher notre héroïne d’avoir des consoeurs aussi efficaces et durables.
C’est l’art et la manière de produire et vendre des objets que nous serons obligés de jeter et de remplacer par d’autres choses.
C’est l’art et la manière d’inventer des objets dont la durée de vie est courte.
C’est l’art et la manière d’inventer des objets peu durables dont nous n’avons pas besoin.
C’est l’art et la manière d’inventer des besoins qui ne sont nécessaires ni à notre confort et ni à notre vie.
C’est l’art et la manière de vider notre planète de ses ressources en produisant plus d’objets.
C’est l’art et la manière de créer plus de déchets.
C’est l’art et la manière d’avilir notre conscience de notre belle planète.
Nous rêvons tous d’avoir parmi nous notre petite vaillante ampoule de plus de 100 ans.
Ne plus avoir à subir le ”Oh non ma torche s’est éteinte, alors que je suis en camping et qu’il fait nuit …”
Vous connaissez la suite.
De nos jours les ampoules sont conçues pour arrêter de fonctionner rapidement : non non ce n’est pas dans leurs gênes. C’est programmé, certes, mais pas naturellement. C’est un geste volontaire de limiter, par des moyens techniques élaborés, la durée de vie de nos chères et peu fiables éclaireuses.
Qu’en est-il des techniques utilisées pour notre héroïne de plus de 100 ans : certainement pas oubliées, mais pas utilisées non plus.
Les constructeurs d’ampoules de l’époque se sont dit : Mais si nos ampoules durent trop longtemps, lorsque nous aurons équipés tout le monde, que deviendrons-nous ? Personne n’achètera plus d’ampoules.
Enfer et damnation ! Nous devons continuer à exister : ne commercialisons plus des choses qui durent mais des choses éphémères. Les consommateurs seront obligés de racheter nos ampoules sur une base régulière.
Alors réunissons-nous secrètement à Genève pour trouver une solution.
Et voilà comment en 1924 fût créé le premier cartel d’obsolescence programmée, Phoebus, composé des principaux industriels d’ampoules de l’époque, dont General Motors.
La solution proposée : forcer les membres constructeurs d’ampoules à inventer des ampoules dont la durée de vie n’excède pas 1 000 heures. Ils devaient en outre fournir mensuellement des rapports précis sur l’évolution de leurs tests. Malheur à ceux qui produisaient des ampoules allant au delà des 1000 heures ! Tout contrevenant se voyait infliger des pénalités.
En 1942 l’état américain intente un procès contre certains membres du cartel pour fixation des prix du marché, concurrence déloyale, limitation de la durée de vie des ampoules incandescentes.
En 1953, le verdict est enfin rendu. Général Motors et consorts se doivent d’arrêter d’imposer la durée de vie de nos chères ampoules à 1 000 heures.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Hé bien toujours 1000 heures….L’espoir est-il permis qu’un jour nous arrivions à ne plus changer nos petites lumières tous les 41,6667 jours…. ?
En 2019, au Québec des étudiants en droit de Sherbrook ont essayé de protéger les consommateurs contre l’obsolescence programmée avec le projet de loi 197. Hélas elle n’a pas été adoptée... cette fois-ci, mais un jour viendra…..
Dans certains pays, dont la France, des actions sont menées contre l’obsolescence programmée et des avancés notables sont observées : sanctions pouvant aller de 2 ans d’emprisonnement à 300 000 Euros (434 814 CAD) de pénalités pour les contrevenants.
Pour plus d’informations :
- Le documentaire d’Arte : Prêt à jeter (https://www.youtube.com/watch?v=Y_fHAIfoqcQ)
- Le livre : Latouche, Serge (2012). Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée. France : Éditions les liens qui libèrent, 135 pages.
- Le livre : Vasseur, Léticia ; Sauvage, Samuel (2017). Du jetable au durable, en finir avec l’obsolescence programmée. France : Éditions Gallimard, 155 pages.
Pour en savoir plus sur les actions possibles :
- Equiterre - 1 877 272-6656 - (http://equiterre.org/choix-de-societe/blog/quels-lois-et-reglements-pour-contrer-lobsolescence)
- HOP (Halte à l’obsolescence programmée)- 204 Rue de Crimée, 75019 Paris, France - (https://www.halteobsolescence.org/)
- Amnestie internationale - 514-766-9766 - (https://amnistie.ca/campagnes/2019/pour-futur-planete-urgence-climatique-droits-humains)
L’obsolescence programmée en 2 exemples
Des ampoules de plus de 100 ans à quelques mois
Des voitures de plus de 100 ans à quelques années
Le point commun ?
La durée de vie déterminée ou l’obsolescence programmée.
Ampoules
Fin des années 1890 : les premières ampoules sont commercialisées.
1901 : L’ampoule légendaire est mise en service dans la caserne de pompiers de Livermore en Californie. Aujourd’hui : elle est le témoin du possible durable, elle éclaire toujours le hangar de la caserne.
Mais où trouver ces robustes ampoules ? Nulle part. Exception faite
Pourquoi ont-elles disparues, ces témoins du véritablement durable ?
Parce qu’en 1924 : le cartel PHOEBUS est né de la volonté des fabricants d’ampoules de créer et de vendre des ampoules de 1 000 heures maxi. Ainsi :
Comment ?
Le cartel exigeait des fabricants membres de faire des tests sur des filaments d’une durée de vie de 1 000 heures. Ils devaient fournir des comptes-rendus des expériences toutes les semaines. Les contrevenants devaient payer une amende. Ainsi fût lancé un des premiers produits d’une durée déterminée avec une précision redoutable et la nette volonté de diriger le consommateur vers des rachats répétés.
Du coup
De nos jours les ampoules sont effectivement hors d’usage au bout de 1 000 heures. Et nous en achetons continuellement.
Un autre cas d’obsolescence programmée concerne un incontournable en Amérique du Nord : la voiture.
Voitures
1908 : Ford met en vente la fameuse Ford-T. C’est une voiture fiable, durable, au kilométrage illimité puisque robuste et facile à réparer. Elle a été pensée pour satisfaire le client sur le plan de la mécanique : pièces de qualité, robustes, moteur réparable, etc. Aujourd’hui des centaines de Ford-T roulent toujours. Pour les collectionneurs avertis….
Une fois achetée, cette voiture pouvait faire équipe avec son propriétaire jusqu’à sa mort : un seul achat pour toute une vie.
Mais
1915 : La Chevrolet 490 est mise sur le marché. Elle concurrence la Ford-T, elle est moins chère, plus jolie et adaptable aux goûts du client. En comparaison avec la Ford-T, elle est aussi moins robuste, peu durable et peu fiable. Et pourtant elle s’est vendue au détriment de la Ford-T.
Pourquoi cette Chevrolet 490 de moindre qualité est-elle apparue sur le marché ?
Parce que
Certains concurrents de Ford ont eut les même pensées que les fabricants d’ampoules du cartel PHOEBUS. Une fois tous les foyers équipés, que vendrons-nous, que deviendrons-nous, comment ferons-nous de l’argent ?
Ils ont donc appliqué les principes de l’obsolescence programmée sur leurs voitures. En travaillant dur pour diminuer la qualité des pièces et du moteur. Ils ont aussi beaucoup réfléchi pour que le consommateur pense qu’il pouvait avoir un produit fait pour lui, pour ses goûts, presque une voiture unique.
Les fameuses options ! Quitte à payer un produit, autant avoir l’impression de participer à sa conception, des sièges verts plutôt que noirs, des cossins divers et variés, etc.
Et voilà :
Les ventes de Chevrolet prennent petit à petit les parts de marché de Ford.
Comment ?
Chevrolet proposait une voiture moins chère et plus jolie, qui semblait de surcroît, plus adaptée aux besoins de ses clients par le biais des options.
Mais pour qu’un même client achète à nouveau une voiture, quelques années plus tard, il fallait qu’elle soit rapidement caduque.
De plus pour concurrencer la Ford-T, il fallait aussi qu’elle soit moins chère.
Ils ont alors opté pour des matériaux et des pièces de moindre qualité. Ainsi les voitures devraient être remplacées au bout d’une durée estimée raisonnable par Chevrolet pour renouveler le parc automobile. Cette stratégie permettait aussi la diminution du coût de production et donc de vente.
Du coup
De nos jours, ces habitudes de consommateurs et de constructeurs sont restées bien ancrées.
Les voitures sont adaptées à nos goûts d'esthétisme et de confort, par le truchement des fameuses options. Elles roulent en moyenne quelques années et doivent être remplacées.
Aujourd’hui la part électronique de la voiture joue aussi un grand rôle dans le déclin inévitable de notre cher compagnon à 4 roues. Certains des composants sont aussi programmés pour ne fonctionner qu’un temps défini par les constructeurs.
Il existe d’autres inventions issues de l'obsolescence programmée.
1920 : les serviettes hygiéniques par Kimberly-Clark, quelques heures,
1924 : les mouchoirs jetables par Albert Lasker, quelques secondes,
Plus récentes : les ordinateurs, les tablettes, les écrans, les imprimantes, environ 2 ans ; les cellulaires, 18 mois.
Si cela continue ainsi, peut-être verrons-nous des cellulaires jetables au bout d’une journée ?
Et si tous les matins, en même temps qu’acheter notre café avant d’aller travailler, nous prenions aussi notre nouveau cellulaire compris dans un forfait miraculeux ? Un nouveau tous les jours ! Plus performant, plus à la mode !
Références
https://savoirsdhistoire.wordpress.com/2017/01/30/la-conspiration-des-bas-nylon/
https://eduscol.education.fr/sti/sites/eduscol.education.fr.sti/files/ressources/techniques/7150/7150-191-p36.pdf
https://www.protegez-vous.ca/automobile/fiabilite-et-durabilite-des-autos-des-progres-mais
https://www.youtube.com/watch?v=Y_fHAIfoqcQ
https://www.insertech.ca/
Des voitures de plus de 100 ans à quelques années
Le point commun ?
La durée de vie déterminée ou l’obsolescence programmée.
Ampoules
Fin des années 1890 : les premières ampoules sont commercialisées.
1901 : L’ampoule légendaire est mise en service dans la caserne de pompiers de Livermore en Californie. Aujourd’hui : elle est le témoin du possible durable, elle éclaire toujours le hangar de la caserne.
Mais où trouver ces robustes ampoules ? Nulle part. Exception faite
- de certains musées exposant des trésors anciens,
- de bien sûr la vedette plus que centenaire de la caserne de pompiers de Livermore en Californie.
Pourquoi ont-elles disparues, ces témoins du véritablement durable ?
Parce qu’en 1924 : le cartel PHOEBUS est né de la volonté des fabricants d’ampoules de créer et de vendre des ampoules de 1 000 heures maxi. Ainsi :
- ils s'assuraient des ventes plus importantes et, surtout, récurrentes,
- ils pensaient à la pérennité de leurs entreprises,
- ils ne prirent pas en considération toute l’ampleur des impacts d’un tel comportement.
Comment ?
Le cartel exigeait des fabricants membres de faire des tests sur des filaments d’une durée de vie de 1 000 heures. Ils devaient fournir des comptes-rendus des expériences toutes les semaines. Les contrevenants devaient payer une amende. Ainsi fût lancé un des premiers produits d’une durée déterminée avec une précision redoutable et la nette volonté de diriger le consommateur vers des rachats répétés.
Du coup
De nos jours les ampoules sont effectivement hors d’usage au bout de 1 000 heures. Et nous en achetons continuellement.
Un autre cas d’obsolescence programmée concerne un incontournable en Amérique du Nord : la voiture.
Voitures
1908 : Ford met en vente la fameuse Ford-T. C’est une voiture fiable, durable, au kilométrage illimité puisque robuste et facile à réparer. Elle a été pensée pour satisfaire le client sur le plan de la mécanique : pièces de qualité, robustes, moteur réparable, etc. Aujourd’hui des centaines de Ford-T roulent toujours. Pour les collectionneurs avertis….
Une fois achetée, cette voiture pouvait faire équipe avec son propriétaire jusqu’à sa mort : un seul achat pour toute une vie.
Mais
1915 : La Chevrolet 490 est mise sur le marché. Elle concurrence la Ford-T, elle est moins chère, plus jolie et adaptable aux goûts du client. En comparaison avec la Ford-T, elle est aussi moins robuste, peu durable et peu fiable. Et pourtant elle s’est vendue au détriment de la Ford-T.
Pourquoi cette Chevrolet 490 de moindre qualité est-elle apparue sur le marché ?
Parce que
Certains concurrents de Ford ont eut les même pensées que les fabricants d’ampoules du cartel PHOEBUS. Une fois tous les foyers équipés, que vendrons-nous, que deviendrons-nous, comment ferons-nous de l’argent ?
Ils ont donc appliqué les principes de l’obsolescence programmée sur leurs voitures. En travaillant dur pour diminuer la qualité des pièces et du moteur. Ils ont aussi beaucoup réfléchi pour que le consommateur pense qu’il pouvait avoir un produit fait pour lui, pour ses goûts, presque une voiture unique.
Les fameuses options ! Quitte à payer un produit, autant avoir l’impression de participer à sa conception, des sièges verts plutôt que noirs, des cossins divers et variés, etc.
Et voilà :
Les ventes de Chevrolet prennent petit à petit les parts de marché de Ford.
Comment ?
Chevrolet proposait une voiture moins chère et plus jolie, qui semblait de surcroît, plus adaptée aux besoins de ses clients par le biais des options.
Mais pour qu’un même client achète à nouveau une voiture, quelques années plus tard, il fallait qu’elle soit rapidement caduque.
De plus pour concurrencer la Ford-T, il fallait aussi qu’elle soit moins chère.
Ils ont alors opté pour des matériaux et des pièces de moindre qualité. Ainsi les voitures devraient être remplacées au bout d’une durée estimée raisonnable par Chevrolet pour renouveler le parc automobile. Cette stratégie permettait aussi la diminution du coût de production et donc de vente.
Du coup
De nos jours, ces habitudes de consommateurs et de constructeurs sont restées bien ancrées.
Les voitures sont adaptées à nos goûts d'esthétisme et de confort, par le truchement des fameuses options. Elles roulent en moyenne quelques années et doivent être remplacées.
Aujourd’hui la part électronique de la voiture joue aussi un grand rôle dans le déclin inévitable de notre cher compagnon à 4 roues. Certains des composants sont aussi programmés pour ne fonctionner qu’un temps défini par les constructeurs.
Il existe d’autres inventions issues de l'obsolescence programmée.
1920 : les serviettes hygiéniques par Kimberly-Clark, quelques heures,
1924 : les mouchoirs jetables par Albert Lasker, quelques secondes,
Plus récentes : les ordinateurs, les tablettes, les écrans, les imprimantes, environ 2 ans ; les cellulaires, 18 mois.
Si cela continue ainsi, peut-être verrons-nous des cellulaires jetables au bout d’une journée ?
Et si tous les matins, en même temps qu’acheter notre café avant d’aller travailler, nous prenions aussi notre nouveau cellulaire compris dans un forfait miraculeux ? Un nouveau tous les jours ! Plus performant, plus à la mode !
Références
https://savoirsdhistoire.wordpress.com/2017/01/30/la-conspiration-des-bas-nylon/
https://eduscol.education.fr/sti/sites/eduscol.education.fr.sti/files/ressources/techniques/7150/7150-191-p36.pdf
https://www.protegez-vous.ca/automobile/fiabilite-et-durabilite-des-autos-des-progres-mais
https://www.youtube.com/watch?v=Y_fHAIfoqcQ
https://www.insertech.ca/